LES PARAPLUIES DE CHERBOURG
De la baleine du parapluie et de ses conséquences sur la crise économique
Il pleut sur Paris. Le pavé luit, les néons s’y noient, la rue se revêt d’imperméables, de trench-coats, de cirés noirs à la Mary Quant, d’anoraks, de K-ways, de mackintoshs et de toutes sortes de gabardines. Les parapluies, pépins et riflards gouttent. L’eau ruisselle sur les chaussures, éclabousse le bas des pantalons, mouille les chaussettes, coule dans les chevilles, glace les pieds.
C’est pourquoi il faut lire De la baleine du parapluie et de ses conséquences sur la crise économique,le récent ouvrage de monsieur Albert Devain, candidat écolo malheureux au conseil municipal de Cherbourg, ville réputée pour une célèbre comédie musicale et la constance de ses pluies. Il nous fait part d’une idée intéressante par sa simplicité.
Tout un chacun, explique-t-il, aura vérifié que le parapluie en forme de dôme, tel que nous le connaissons dans nos sociétés civilisées depuis que l’Écossais Samuel Fox a imaginé son squelette nervuré sous une toile étanche, abrite le citoyen de façon efficace mais possède l’inconvénient de favoriser le ruissellement de l’eau du ciel le long de ses pentes et par là même, de gâcher un élément vital pour les siècles à venir.
Si, au contraire, le parapluie s’ouvrait à l’envers, sa coupe tournée vers les nuages gonflés d’eau comme le propose monsieur Albert Devain (que ses opposants surnomment le vert Devain, ce qui est malveillant à son égard puisqu’il ne boit que du calvados et ce, dès le petit-déjeuner), le citoyen se garderait au sec tandis qu’une précieuse eau de pluie serait ainsi récoltée.
Parvenu chez lui, le citoyen viderait son pépin dans une citerne disposée dans l’entrée et cette eau gratuite et abondante lui ferait faire une telle économie qu’elle suffirait à renforcer son pouvoir d’achat et dominer la crise que nous traversons. On s’étonne que les Cherbourgeoises et les Cherbourgeois n’aient pas accordé leurs suffrages à cet homme de valeur.
TITO TOPIN
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